La tête baissée, dos courbé, il marche.
Yeux fixants que ses pas, il marche,
Sans but, longeant les murs,
Titubant, le marcheur est ivre.
Il boit son désespoir, c'est sûr,
À la vie, pense à peine survivre.
Le vent glacial souffle son froid sibérien.
Le sans abri marche dans ce temps de chien.
Hésitant,yeux baisés,tend la main aux gens,
Pas de samaritain,que des regards indifférents.
Ses yeux se vident de larmes,la vie est finie,
Il a perdu sa famille, ses amis sont partis.
Chez les bourgeois, on rie,on danse,on festoie,
Les gens heureux s'amusent comme des rois,
Devant le sapin illuminé, et la dinde de Noël.
Douloureux souvenir que lui rappelle ce Noël.
De son coeur de chair monte une prière,
"Mon Dieu, écrase le mal sur la terre".
Une larme réchauffe sa joue, doucement,
Craignant de déranger, il repart lentement.
Tête baissée, le sans abri reprend sa marche,
Yeux fixés sur ses pas de nouveau, il marche.
Ce marcheur n'a pas d'âge, adulte ou enfant.
Il n'a pas choisi de vivre et être itinérant.
Sans emploi, sans maison, sans même manger,
Il n'a plus la force de se battre et d'avancer.
Il marche dans ce froid qui va l'emporter,
Pieds gelés, le sans abri marche encore, encore.
Sans cesse il marche, il ne peut que marcher.
Est-ce son dernier hiver avant de voir la mort?
C'est un sans abri,un itinérant, sa seule identité.
Seul dans la foule, témoin-victime des inégalités.
Ce modeste poème est dédié à mon frère et à tous ces marcheurs sans abri.
Hélène