Que l'on éteigne toutes les enseignes,

Que l'on taise les phares des voitures,

Que l'on fasse le noir dans les rues de la ville

Et que les avenues ne s'habillent que de sombre.

Que l'on efface aussi tous les sons de la nuit,

Ces bruissements qui proviennent de par delà les toits.

Que le silence s'installe comme en terre conquise,

Et que le calme gagne jusqu'au coeur des étoiles.

Sa tête est doucement posée contre la mienne

Et ses lèvres caressent le creux de mon cou.

Je sens le flux de son souffle tournoyer dans ma nuque,

Comme une brise chaude effleurant mes cheveux.

Sa main est molle sur mon épaule,

Menaçant de glisser à chaque respiration.

Mais elle se maintient là, le bout de ses doigts embrassant des

cercles de ma peau.

Ses seins se reposent sur mon bras,

encore gonflés et durcis de l'amour que nous venons de faire.

Ils vont et viennent lentement,

Au gré des soupirs qui soulèvent son corps.

Ce corps de mes désirs,

Tant que je le vois encore dans la nuit qui le cache,

tant que je le touche encore en gestes délicats.

Je suis le socle de son âme, l'oreiller de ses rêves.

Je me fais solide comme la pierre et velours pour ses songes.

Je suis le dépositaire volontaire de sa tranquillité, le garde

immobile qui veille à son sommeil.

Auteur inconnu

 

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